Conte du Nigéria
Pourquoi le vautour a le cou pelé.
Raconté par Nneka UGOCHE.
Une fois un chasseur est allé dans la forêt se mettre à l'affût. Couché dans l'herbe, il avait sa machette et son fusil. Un vautour s'est approché pour prendre son cœur – parce que les vautours dévorent le cœur des morts. Un rossignol était perché tout en haut de l'arbre, au-dessus de lui, et s'est mis à chanter :
Arbre à semelles [on utilise ses feuilles comme médicament et ses graines pour faire de l'huile et des bougies] de chez Ezeugwu,
Akitikpo !
Arbre à semelles de chez Ezeugwu,
Akitikpo !
Cet homme n'est pas mort,
Akitikpo !
Il est vivant,
Akitikpo !
Il tient une machette,
Akitikpo !
Et il tient un fusil,
Akitikpo !
Le vautour a répondu que l'homme était bien mort, et il est venu se poser sur son cœur. L'oiseau s'est remis à chanter :
Arbre à semelles de chez Ezeugwu,
Akitikpo !
Arbre à semelles de chez Ezeugwu,
Akitikpo !
Cet homme n'est pas mort,
Akitikpo !
Il est vivant,
Akitikpo !
Il tient une machette,
Akitikpo !
Et il tient un fusil,
Akitikpo !
Le vautour a fait la sourde oreille et s'est mis à griffer la poitrine de l'homme avec ses serres.
Alors l'homme a bondi de là où il était couché, a saisi le vautour et lui a arraché les plumes du cou.
Ce que cette histoire nous apprend, c'est que la gourmandise est un vilain défaut ; c'est elle qui a déplumé le cou du vautour.
Françoise Ugochukwu, Contes Igbo du Nigéria, Karthaka, 1992.